Cette héroïne bretonne, premier personnage féminin de BD, a été créé en 1905 par Émile-Joseph-Porphyre Pinchon dans le magazine pour fillettes La semaine de Suzette.
Bécassine, c'est une jeune domestique avec une coiffe, sabots et parapluie rouge sous le bras, une bonne naïve et sotte qui quitte la Bretagne, comme des milliers de bretons, pour aller travailler dans la capitale, à Paris, au service des riches bourgeois.
La plupart du temps, elle est dessinée penchée, et surtout sans bouche, et ce détail irrite énormement les nationalistes bretons de l'époque, qui voient dans le personnage de Bécassine le symbole de la domination parisienne sur les régions françaises.
En 1939, un groupe de Bretons détruit sa statue en cire installée au Musée Grévin, à Paris. En plus, lors du tournage de l'adaptation cinématographique de la BD à Lannion l'actrice principale est menacée d'enlèvement et le film est retiré des salles à sa sortie en 1940.
Tombée dans l'oubli dans les années 60, elle réapparaît dans les années '80 en chanson, "Bécassine, c'est ma cousine", grâce à Jean-Jacques Debout et Chantal Goya; cette chanson a un grand succès chez les enfants, les ados, et aussi chez les jeunes adultes lorsqu'elle devient un tube des boîtes de nuit.
En 2005, enfin, les nationalistes appellent au boycottage pour son centième anniversaire, et cette boniche reste encore de nos jours très controversée en Bretagne.Pour son 110e anniversaire la bonne est honorée par une exposition au musée de la Poupée et la réédition de vingt-cinq albums par un doodle sur la page d'accueil du moteur de recherche Google.
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